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Le blog de Yv
24 mai 2005

MAUVAIS PLANS !

laforcevueparplantuLe plan A consistait en un oui de la France (via référendum) au traité constitutionnel européen.

Mais (ensuite) le plan B est arrivé. Il consiste à renégocier le traité en cas de non de certains pays. Mais cela pourrait prendre des années, voire, au pire des cas, ne pas se faire ! Le camp du oui préférait éluder la question ! Jusqu'au jour où Jacques Delors disait dans Le Monde : "Le devoir de vérité impose de dire qu'il peut y en avoir un mais il faut expliquer l'extrême difficulté du problème. La conséquence immédiate serait sans aucun doute un affaiblissement de la France et une stupeur confirmée des autres Etats membres. Chaque fois qu'un pays, même petit, a dit non, il a proposé des aménagements. Quelles seront, sur ce point, les positions de la France ? L'embarras serait grand. S'il s'agit d'un changement substantiel, il faudra tout recommencer, convoquer une nouvelle Convention, puis organiser une nouvelle conférence intergouvernementale. Une solution rapide est impossible."

Puis, récemment, Fabius a lancé l'existence d'un plan C (toujours dans les colonnes du Monde) : "Le vrai scoop, c'est plutôt ce que j'appellerai le plan C : le plan caché de la droite pour l'après-oui. J'ai recensé une première liste de mesures retardées qui ressortiront dès après le 29 mai si le oui l'emporte : publication des lettres-plafond sur la réduction des effectifs des fonctionnaires, négociation avec les syndicats sur le contrôle et les sanctions des chômeurs, décret sur la pénalisation des patients n'ayant pas désigné de médecin traitant, réunion de la commission établissant les comptes de la sécurité sociale, augmentation des tarifs de GDF... J'abrège... Sans oublier, au niveau européen, la nouvelle mouture de la directive Bolkestein-Barroso, le budget plafonné à 1 % du PIB, la réforme des aides aux territoires pénalisant la France, le texte sur la libéralisation des transports urbains, etc. Il y a tout cela dans la hotte du oui."

Fatalement, je me suis dit, modestement rassurez-vous, je vais lancer mon plan D, mais Raffarin m'a devancé (hier) avec le plan F : "Il n'y a pas de plan B. Il n'apparaît qu'un plan F : Fabius pour Fabius"

Ah (!) nos amis français ont toujours su garder le sens de la formule ! De ce point de vue, ils n'ont rien à envier aux américains. Bons plans ou pas, maintenant j'ai pris l'habitude de proposer des plans à mes amis ! Demandez à Z. et à A. le plan que j'avais concocté pour Z. !!! Malheureusement le plan Z est vite tombé à l'eau !

Fondamentalement (donc plus sérieusement), le non caracole toujours en tête (entre 51 et 54%) en France. Je ne parle même pas des Pays-Bas, où il est estimé à 60%. Je crains tout de même que si le non l'emporte, le camp du non le devra surtout à la confusion induite dans l'esprit d'une partie des votants; une confusion entre les problèmes nationaux (la précarité, le chômage, le dumping social, l'augmentation des "coûts de la vie" due à l'euro, l'éventuelle entrée de la Turquie dans l'UE, la peur de l'immigration, les délocalisations,...) et l'opportunité que constitue ce traité ! Le pire dans cette histoire est que dans le camp du oui, le non est de plus en plus intériorisé par les leaders. Chez les amis "socialos", Hollande et les siens préparent un (gros) plan anti-Fabius en cas de victoire du non et à droite on prépare déjà la succession de Raffarin (des listes de gouvernement circulent déjà) !

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Commentaires
Y
Bien vu (ou plutôt bien entendu) Jad ;-)<br /> <br /> Dans le même sens, j'ai apprécié le propos de Lionel Jospin (mardi soir sur TF1) :<br /> <br /> "J'ai fait l'exercice d'écouter ce que disaient les leaders du non. (...) Le Pen dit, si il y a un non, que la France doit sortir de l'Union. Olivier Besancenot demande la réunion d'états généraux du mouvement social. Marie-George Buffet dit qu'il faut un autre traité grâce à la mobilisation des forces progressistes mais la quasi-totalité (d'entre elles) en Europe est pour le oui. Laurent Fabius dit que le traité est inacceptable mais que s'il y a trois changements tout va bien. Villiers dit que Chirac sera le mandataire du non. (...) Tous ces non sont incompatibles entre eux et, tous ensemble, absolument irréalistes. (...) Qu'est-ce qu'on va en faire si les Français s'exprimaient en ce sens ? On va mélanger (les non) dans un shaker, l'agiter et demander au président de présenter ce shaker du non à nos partenaires européens sidérés "
J
Bonjour,<br /> Pour abonder dans ton sens, j'ai entendu ce matin "Non, parce qu'on va pas se laisser faire par ces polonais qui achètent des avions aux américains". moi je réverai de voir tous les partisans du NON autour d'une table pour la renégociation éventuelle.
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