Tariq Ramadan

Depuis le temps que j'en parle. Alors qui en veut du Tariq, qui ?

Première constatation : Tariq Ramadan est le genre d'homme qui ne laisse pas indifférent. Une chose est certaine, il déchaîne les passions. Je ne vais pas revenir sur le parcours universitaire brillant de l'homme, cliquez ici, cela me permet de gagner du temps. J'ajoute qu'il a loupé une chaire sur les rapports entre religion, conflit et promotion de la paix à l'université catholique de Notre-Dame, près de Chicago.

Bon (!), il n'est franchement pas simple de s'y retrouver avec ce personnage. Fait notoire, j'ai même dû puiser dans mes archives perso pour affiner mon propos. Ce qui va suivre, bien entendu, n'engage que moi.

Alors, passons à la question (n° 1) qui vous brûle les lèvres : dangereux ou pas ? Evacuons toute suite le doute de votre esprit : jusqu'à présent pas dangereux !

Question n° 2 : double langage ou pas / réformiste ou rigoriste sur l'islam ? Au départ, franchement, je pensais vraiment que c'était du double langage. Mais quand on y regarde de plus près, c'est plus subtil. Je ne pense pas, en m'appuyant sur les différents articles lus, que Tariq Ramadan adopte un discours propre dans les banlieues et un autre dans les médias. Les idées, le discours restent les mêmes. Je pense que c'est plus dans la perception de l'islam que les points de vue divergent. Prenons un exemple : la lapidation des femmes ! Ramandan est clairement contre. Mais si on glisse le débat sur le monde musulman, Tariq Ramadan propose un moratoire (une suspension de châtiment, dans les pays où il est appliqué [c'est le cas au Nigéria par exemple], en vue de réfléchir à l'évolution de ce même châtiment, de préférence vers son abolition). Et c'est là où le bas blesse dans 2 camps :

Les premiers, les "pro-laïcité" vont dire : intolérable ! Tu ne te prononces pas à 100% contre la lapidation sans moratoire, t'es un fondamentaliste. Les seconds, les musulmans radicaux vont dire : chacun applique ce châtiment comme il est prévu, selon l'interprétation faite du coran. Tu y touches, t'es un pécheur.

Et cet exemple, on peut le répéter à l'envie pour la plupart des sujets et des thèses de Tariq Ramadan. Il est un penseur. Il lance des pistes de réflexion. Son but, réformer doucement l'islam, pas de manière révolutionnaire et sans rester dans l'immobilisme. Le raisonnement latent est évidemment, il ne faut pas le nier, une "islamisation" de la société occidentale. Ramener les plus de "musulmans d'origine" dans la foi, tout en ouvrant les portes aux non convertis "occidentaux",... Cela participe à la logique du prosélytisme, comme cela existe dans d'autres religions...

Pour ceux qui veulent prolonger le débat et qui sont avides de débats contradictoires, je vous laisse cette émission (une fois sur le site, cliquez sur visionnez l'émission).