Special USA : politique internationale ===> L’IRAN

Tony Aunt, The New York Times, 21-01-05.

1°) Du gouvernement iranien, une question est posée : abandonne ou n'abandonne pas le programme de développement de l'arme nucléaire ?

2°) Du gouvernement Bush une tout autre question liée à la première est également posée : ira en guerre ou n'ira pas en guerre ?

Comme vous le savez tous, pas besoin ici de rappeler que l'Iran se trouve en tête de la liste des six postes avancés de la tyrannie. Condi Rice manie parfaitement le langage des néoconservateurs et elle nous a élargit la précédente liste de l'axe du mal (qui ne contenait que 3 pays dont, déjà, l'Iran).

La politique étrangère américaine reste donc inchangée. Elle peut se résumer ainsi : répandre la démocratie dans le monde et mettre hors d'état de nuite les régimes totalitaires représentant un risque pour les démocraties.

A la question 1°), la seule réponse que l'on puisse fournir semble la suivante ! L'Iran ne veut en aucune façon arrêter ses recherches en vue de se doter de la bombe atomique. Ce malgré les efforts de la diplomatie européenne. Si l'on se place du point de vue néoconservateur américain, disposant à terme de l'arme nucléaire, l'Iran constituerait une menace pour les pays démocratique. Suivez mon regard : Israël en première ligne. Ce qui, objectivement, n'est pas dénué de sens. Non que je dise que si l'Iran  dispose de l'arme nucléaire, elle voudra frapper Israël. Mais, à tout le moins, cet hypothétique transformation du poids politico-militaire de l'Iran dans la région ne fera que envenimer les relations entre les deux pays et dans tous le Proche-Orient; tout en nourrissant les plus effrayants scénarios de guerre dans la région.  

A la question 2°), la réponse dépend, bien évidemment, du bon vouloir iranien. Si le gouvernement iranien s'entête à rester sur la voie du nucléaire, comme pour l'Irak au bout d'un certain laps de temps, les Etats-Unis ne pourront plus rester sur la voie de la diplomatie. Comme pour l'Irak, les Etats-Unis iront devant le Conseil de sécurité des Nations unies pour lancer un ultimatum à l'Iran. Comme pour l'Irak, si et seulement si l'Iran refuse le dialogue, à l'expiration de l'ultimatum, les Etats-Unis frapperont. Contrairement au dossier irakien, ce seront des frappes aériennes qui seront privilégiées par l'armée américaine, plutôt que des attaques au sol. D'ailleurs, les forces spéciales américaines font des repérages en Iran d'une cinquantaine de cibles susceptibles d'être touchées par des raids aériens.

Plus on avance sur le dossier iranien, moins cela sent bon. Même si, pour arriver à une nouvelle guerre, il faudra attendre quelques mois… Pourvu que la raison l'emporte, surtout côté iranien ! Et que Bush médite le plus souvent possible, en bon chrétien, Psaume 34.14-15 : "il doit s'écarter de médire, se garder de mentir, s'écarter du mal, pratiquer le bien et rechercher la paix avec persévérance".